Quand on débarque à Djerba pour la première fois, on s’émerveille du soleil, des palmiers, des couleurs ocre… Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que l’île allait surtout m’apprendre à ralentir.
Moi, la femme active, la tête pleine de projets, habituée à tout organiser, planifier, anticiper. J’ai été déroutée. Ici, le temps ne se vit pas à la minute. Il se respire. Il s’étire. Il prend son temps. Et c’est peut-être la chose la plus précieuse que j’ai découverte.

À Djerba, il n’y a pas d’urgence. Il y a des priorités
J’ai appris que l’attente n’est pas une perte de temps, mais un espace. Un moment pour respirer, observer, sentir la brise, écouter les oiseaux, discuter avec quelqu’un qu’on ne connaissait pas 5 minutes avant.
Tout est plus doux. Le rythme est humain. Les échanges sont vrais. On ne se dit pas “ça va ?” en passant, on s’assoit pour parler. Et parfois… on ne parle pas. Et c’est très bien comme ça.
Et si on arrĂŞtait de vouloir aller vite, pour mieux avancer ?
Djerba m’a appris que la lenteur n’est pas synonyme de paresse. C’est une autre forme d’attention. Une écoute du temps. Ici, les saisons rythment encore les vies. Les fêtes religieuses ralentissent ou suspendent les chantiers. Les discussions prennent parfois plus de place que les rendez-vous.
Et si c’était ça, le luxe ? Le vrai luxe.
Construire une maison sur une île, c’est aussi construire une autre version de soi
Le projet de bâtir ma maison d’hôtes ici, à Djerba, c’est aussi une aventure intérieure. Rien n’est jamais vraiment simple quand on construit à distance, avec une autre culture, un autre rapport au temps, à l’administration, au climat. Mais c’est justement cette friction douce entre mes habitudes d’Européenne et la sagesse de l’île qui m’a fait grandir.
J’ai arrêté de vouloir tout contrôler. J’ai appris à faire confiance. À m’adapter. À lâcher prise.
Conclusion : vivre, vraiment
Quand je reviendrai en métropole, je sais que je garderai cette graine en moi. Ce besoin de ralentir, de poser le téléphone, de cuisiner sans minuterie, de dire bonjour avec les yeux et pas juste avec les mots.
Alors si vous venez à Djerba, ne soyez pas surpris si vous trouvez le temps… plus vaste. Prenez-le. Offrez-vous-le. Car ici, on ne court pas après la vie. On l’habite.


