
Sur l’île aux mille couleurs, tout semble avoir été construit pour s’intégrer à la nature, au climat, et aux traditions. Djerba ne se contente pas d’être belle, elle est aussi intelligemment pensée. À travers ses bâtisses blanches, ses voûtes arrondies et ses patios secrets, l’architecture de Djerba raconte une histoire ancienne, façonnée par le soleil, le vent et les modes de vie d’hier et d’aujourd’hui.
Une architecture adaptée à son environnement
Ce qui frappe d’abord, c’est l’unité des formes : maisons cubiques, toits plats, dômes pour favoriser la circulation de l’air, et murs épais pour conserver la fraîcheur. On appelle ces maisons les Dars ou Houch, un habitat traditionnel enclos autour d’un patio, pensé pour vivre à l’abri des regards, du sable et de la chaleur.
Ici, l’architecture est bioclimatique par essence. Elle a été conçue sans technologie moderne, mais avec un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération.
Le Houch : cœur de la maison djerbienne
Le Houch, c’est bien plus qu’une maison. C’est un lieu de vie, d’intimité, de repos. Autour de la cour centrale, on trouve les pièces de vie, souvent sans fenêtres donnant sur l’extérieur. L’intimité est préservée, la vie se fait à l’intérieur, à l’ombre des arcades.
Dans certains Houchs, on trouve même une citerne creusée dans la cour, récupérant l’eau de pluie via un ingénieux système d’égouttement depuis les toits voûtés. Une leçon d’économie d’eau et de durabilité, vieille de plusieurs siècles.
Une palette de blanc et de bleu… mais pas que
On imagine souvent Djerba toute blanche et bleue, à l’image des portes traditionnelles ornées de clous décoratifs. Mais l’île offre aussi des ocres, des rouges, des verts, que l’on retrouve sur certains carreaux de céramique, dans les fresques peintes, ou dans les mosquées aux allures de forteresse.
Ces couleurs sont posées avec sobriété, souvent sur des bâtiments religieux, des portes sculptées ou des éléments de décoration intérieure.
Mosquées souterraines et patrimoine défensif
Autre particularité de l’architecture djerbienne : ses mosquées souterraines, creusées dans le sol pour échapper aux regards pendant les périodes d’instabilité. L’île en compte plusieurs dizaines, dont certaines sont encore en usage.
Ajoutez à cela les borjs, ces anciens forts défensifs, et vous obtenez une architecture qui mêle le spirituel, le fonctionnel et le stratégique.
Une architecture en mutation
Aujourd’hui, la modernité s’invite peu à peu dans les constructions, mais les artisans et architectes soucieux du patrimoine savent conjuguer passé et présent. Des villas contemporaines adoptent désormais les codes du Houch tout en intégrant des matériaux durables, des technologies solaires ou encore des ouvertures plus généreuses.
Sur l’île, les passionnés de patrimoine se battent pour préserver l’âme de Djerba. C’est dans cet esprit que naît ma future maison, une Dar ouverte à tous ceux qui veulent découvrir Djerba autrement : à travers son architecture vivante et émouvante, au rythme de la lumière et du vent.
